« Un grand amour ne fait pas se rencontrer les êtres, il les fait se reconnaître »
(Jean-Paul Sermonte)
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Dis-moi Bruno, quand t’ai-je reconnu ?
Combien d’années apathiques, d’actions avortées, de détours torturés ai-je épuisé dans ma quête inaccessible de cette rencontre de soi ?
Rappelle-toi cette colère qui brulait en moi, dépité à chaque tentative achoppée.
Souviens-toi toute l’énergie déployée pour te trouver. J’ai traversé tant de routes complexes, pourtant transporté par la certitude de te repérer. Et plus je te cherchais, plus je me vidai et perdais toute lumière en moi. Progressivement, je m’habillai du masque factice du bonimenteur.
Remémores toi ce que j’écrivais il y a quelques années seulement : « Je suis un imposteur. Je ne sais me définir autrement. Toute ma vie, j’ai combattu le vide que j’ai ressenti en moi. »
Il m’a fallu combattre cette armure, qui me protégeait férocement, contre mes ennemis chimériques et mes démons intérieurs, en allant chercher au plus profond de moi ce que nous – toi et moi – sommes vraiment.
Que le chemin fut long jusqu’à aujourd’hui pour accepter de te perdre.
Quelle route empruntée et parfois dévastée avons-nous parcouru toi et moi avant de nous reconnaître.
Et aujourd’hui encore, après t’avoir reconnu, bien que je sais que tu es l’être que j’aime le plus au monde, il me reste encore tant de craintes, de peurs et d’angoisses.
Mes milliers de craintes, passées et dépassées et toutes celles à venir ;
Mes centaines de peurs, absorbées et trépassées et celles qui se contractent dans l’attente de me surprendre ;
Mes dizaines d’angoisses, ingérées et vaincues et les prochaines qui viendront me rappeler pourquoi je suis là et comment tu vas m’aider à grandir.
De ces mots éparpillés que mon cœur tente de rendre mélodieux, s’il te plait ne retiens qu’une chose, ne fixe qu’une seule vibration : je t’aime.
Je t’aime plus que tout car tu es le seul être que je saurai reconnaitre entièrement et n’importe où ;
Je t’aime plus que tout car dans le désert le plus aride c’est ta main qui viendra me rafraichir de ta présence ;
Je t’aime plus que tout car le silence le plus assourdissant ne sera jamais assez puissant pour éteindre ta voix intérieure ;
Je t’aime plus que tout car nous sommes pour l’éternité un et tout à la fois,
Je t’aime plus que tout car je peux devenir ton ombre sans me diminuer ;
Je t’aime plus que tout car à chaque fois que je cherche les raisons de cet amour, aucun effort est nécessaire pour en trouver à profusion…
Je t’aime profondément, même quand je ne m’aime pas assez, surtout lorsque que je ne m’aime pas suffisamment car il me suffit de fermer les yeux et de commencer à vaciller pour voir la force jaillissant de notre amour.
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« Bien tard je t’ai aimé, je t’ai cherché en dehors de moi, et c’est en moi que tu étais »
(Saint Augustin)
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Merci d’avoir cru suffisamment fort en moi pour m’offrir cette incroyable expérience de vie
Merci pour ta confiance lorsque je sombrai doucement et lourdement ;
Merci pour tes signes rassurants et tes silences réconfortants ;
Merci pour ta présence indéfectible lorsque je te cherchai en vain ;
Merci pour cette sublime histoire d’amour ;
Merci pour ton amour pur et divin.
Mon cher et tendre compagnon, merci pour cette reconnexion.
Nous pouvons désormais poursuivre ce long chemin, unis et réunis, ensemble et séparés, abimés et réparés, confiants et agités, forts de nos expériences et fragiles malgré nos ressources.
En nous, une foi indestructible.
Toi et moi.
5 juillet 2021
Une très belle lettre de preuve d'amour à soi, bravo