« La vie est née de vibrations.
Elle est entretenue par les vibrations. Et elle disparaitrait en cas de déséquilibre oscillatoire »
Georges Lakhovsky
Khalil Gibran
La croyance créée la réalité
Depuis mon adolescence, j’ai tenté avidement de comprendre ce qui était vrai dans ce monde qui me dépassait totalement – je pense que tout être humain a été un jour, ou toute sa vie, confronté profondément à cette idée. Je me suis intéressé à différentes disciplines, allant de la philosophie à l’histoire des religions jusqu’aux sciences occultes. Cette dernière m’appelait plus fortement car mon esprit – et mon âme très probablement – aimait traverser les profondeurs du bas. Je compris pourquoi bien plus tard, durant cette période d’éveil qui m’apporta de nombreuses réponses à mes questions passées. Tout fait peur dans les sciences dites occultes car elles sont souvent opposées aux religions en leur prêtant l’habit du mal absolu. Pourtant, ce sont elles qui parlent le mieux de notre relation au divin et répondent à nos questions spirituelles.
La philosophie m’apprit une notion fondamentale, la représentation. Tout n’est que représentation. Kant distingue le noumène du phénomène. Le premier correspond aux choses en soi – le réel inaccessible – alors que le phénomène décrit notre représentation du réel. C’est cette idée de représentation qui nous permet d’être en permanence dans la relativité de toutes expériences. Le monde dans lequel je me construis est celui que je me représente et il est donc forcément différent de celui de mon voisin. Ainsi, il y aura toujours une place pour moi dans ce monde car elle dépend totalement de moi et de mes choix de vie. Non seulement, je suis l’acteur définitif de mon existence, mais mon projet de vie peut en permanence s’actualiser en fonction de mon libre arbitre. Rien n’est figé, tout est en construction grâce à moi. Je suis ainsi entièrement libre. Sartre disait que l’homme est « condamné à être libre ». Plus exactement dans ma lecture intérieure, nous avons cette liberté d’être entièrement libre.
L’épistémologie, qui est l’étude de la connaissance, nous enseigne qu’il y a plusieurs façons d’appréhender la science. Cet intérêt m’a poussé à poursuivre mes études dans la recherche. Il y a deux principaux paradigmes généralement identifiés.
Le positivisme qui tente d’expliquer la réalité en la considérant en dehors, donc indépendante, de son observateur. Ainsi, la vérité est unique et inaccessible. Elle est absolue et il s’agit de l’expliquer au mieux.
Le constructivisme, ou le courant interprétativiste qui est assez proche, considère la connaissance comme une construction subjective qui ne donne rien de la réalité. La réalité est donc subjective et passe par la représentation. Le projet est de construire cette réalité entre les différents protagonistes. Elle est donc à la fois subjective et fortement liée aux acteurs de vie.
Ainsi, dans ma compréhension, bien qu’il existe une réalité « absolue », elle dépend de nous et nous avons un accès uniquement au travers du filtre de notre représentation. Comme nous sommes des êtres spirituels incarnés, notre liberté doit à la fois se comprendre dans cette vie – la matière – et dans notre existence d’âme – en tant qu’être spirituel. Si notre corps dans cette incarnation ne nous protège ni des souffrances physiques et émotionnelles ou de la mort, notre âme est au contraire immortelle. Tout ce que nous vivons ici n’est qu’un épisode éphémère de l’histoire de notre âme.
Dans cette conception spirituelle, j’apprenais qu’il y avait plusieurs lois universelles. J’en distinguai principalement trois qui m’aidaient fortement dans ce chemin d’éveil.
La loi de l’unité qui considère que nous sommes tous connectés les uns aux autres et au monde dans lequel nous évoluons. Il existe une puissance dans les pensées, les croyances et les actions qui agissent à la fois à un niveau individuel et universel. De plus, tous les êtres humains – par essence spirituel – sont connectés à la nature. Il n’y a pas de séparation entre les mondes humain, animal, végétal et minéral.
La loi du libre arbitre est en concordance avec les projets de l’âme et propose que nous sommes entièrement responsables de nos choix et de ce qui nous arrive. Nous avons toujours le choix d’aller sur le chemin prévu, par notre âme, ou d’en dévier par ignorance du projet initial ou par un refus assumé.
La loi d’attraction affirme que tout est vibration. Nous créons ce que nous vibrons. Autrement dit, nous attirons à nous ce qui résonne aux fréquences proches de celles que nous émettons.
Ainsi, lorsque l’on échoue dans une entreprise, il faudrait se poser plusieurs questions.
Ce projet avorté me correspond-t-il vraiment ? Est-il réellement en résonnance – intérieure – avec moi. S’il est éloigné des objectifs de l’incarnation, cela créera forcément une dissonance avec ce que nous sommes.
Est-ce une épreuve nécessaire pour dépasser un palier ou comprendre quelque chose ? Toujours dans ce but d’aller vers « soi ». Dans la négative, il est bon d’interroger ses croyances.
Y a-t-il dans mes croyances une vibration différente de ce que j’espère ? Par exemple, des échecs financiers répétés peuvent être liés à une idée fortement négative de posséder de l’argent, comme une croyance que la richesse est le propre du malhonnête ou du nanti pour qui nous aurions un a priori négatif.
Ces lois nous expliquent également le fonctionnement des soins énergétiques qui existent depuis toujours. Depuis le chamanisme, l’ayurvéda ou dans la médecine traditionnelle chinoise et le magnétisme par exemple, nous pouvons soigner grâce à l’énergie disponible autour de nous. Plus surprenant lorsque nous le découvrons, il est également possible de soigner à distance. Comme nous sommes tous connectés, selon la loi de l’unité, on est tous « énergie » – et la distance n’existe pas pour l’énergie. Grâce à la loi de l’attraction, nous pouvons faire un soin grâce à l’intention posée, car la pensée est créatrice de réalités.
En allant plus loin, toute vérité est intérieure. Tout se trouve en nous. L’intuition et les ressentis, avec l’aide du mental et du raisonnement évidemment, sont essentiels, car tout se passe en nous. La vérité est en nous. C’est la différence – pour moi – entre la religion qui nous donne une vérité extérieure à croire et à appliquer et la spiritualité qui est une action personnelle pour rechercher en soi une vérité intérieure.
Evidemment, on peut y voir, à tort, une opposition frontale avec les outils de la raison et de la logique que nous avons appris dans notre éduction scolaire. La physique quantique semble – progressivement – l’expliquer. Les années prochaines nous le confirmeront certainement.
Cela me ramène à une réflexion récente que j’ai eu avec mon frère qui est un artiste :
— À quel moment ressentons nous avec joie et conviction que nous sommes dans le vrai, dans la réalité ? Est-ce lorsque le mental établit un raisonnement logique, puissamment développé ou lorsque dans une création artistique – qui part de l’intuition ou de nos sens – tu explores de nouvelles choses ? Laquelle de ces deux opérations te ramènent le plus à soi, et nous connecte le plus efficacement et directement à nous ?
— C’est vrai que lorsque l'idée s'est concrétisée, elle existe physiquement.
— L’idée, c’est la pensée et je crois qu’elle existe déjà avant sa mise en place « physique »
Globalement, le raisonnement vient du mental, l'intuition et les ressentis de l'âme. Le mental est nécessaire, mais à l'extrême il coupe l'intuition et le ressenti car il va chercher une vérité à l'extérieur de soi au lieu de regarder – d’affronter – ce qu’il y a en nous.
*
« Un fait divers qui m'avait ébranlée. Un employé des chemins de fer était entré dans un wagon frigorifique pour le nettoyer, et la porte s'était refermée derrière lui. Et le voilà enfermé dans ce wagon frigorifique. Comme c'était un vendredi soir, il est resté tout le week-end dans ce wagon frigorifique et évidement il est mort de froid. Seulement voilà, la réfrigération n'était pas branchée et il y avait 18° dans le wagon ! A l'autopsie, son corps a montré tous les symptômes d'une mort par refroidissement. Cet homme est donc mort de la représentation qu'il avait du froid. Il est mort de son imaginaire ! C'est quelque chose d'extraordinaire. Nous vivons et nous mourons de nos images, pas de la réalité. La réalité ne peut rien contre nous. La réalité n'a pas de pouvoir contre nous. C'est la représentation que nous en avons qui nous tue ou qui nous fait vivre. Imaginez le contraire, imaginez un employé des chemins de fer enfermé dans un wagon frigorifique branché mais qui survivrait en visualisant le soleil tout un week-end. C'est aussi possible. Bien sûr que c'est possible et c'est ce que nous avons à faire dans cette société, où nous mourons de froid, où nos cœurs meurent de froid. Les pensées négatives sont puissantes et nous aspirent vers leur noirceur. Et la même force est à notre disposition dans la ferveur. »
Christiane Singer
(Du bon usage des crises, 1994)
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